Un matin, vous remarquez l’arrivée d’un matou à votre porte. Devant son regard insistant, vous sortez un bol avec de la nourriture. Juste une fois, vous vous dites, car il fait tellement pitié… Mais est-ce vraiment une bonne idée? Est-ce réellement dans son intérêt ou cela peut-il, à terme, lui nuire?
Le nourrissage des chats errants non stérilisés est interdit, car il incite aux nuisances (salubrité, déchets et odeurs) et à la prolifération, voire à l’installation, de colonies de chats non stérilisés…
Vous l’aurez compris, nourrir un chat errant n’est pas dans l’intérêt de la cause animale, puisque cela encourage la reproduction, les transferts de maladies et potentiellement l’euthanasie des futures portées de chats, qui deviendraient éventuellement sauvages.
Cependant, si le chat est identifié comme stérilisé, suite à des stérilisations remises, vous pourrez le nourrir et en prendre soin, dans le respect du voisinage et de la voie publique, puisqu’il ne présente pas de risque de prolifération. Sachez tout de même que vous risquez d’attirer d’autres chats non stérilisés en même temps.
Les risques et conséquences
Si vous prenez la décision de nourrir un chat errant ou sauvage, sachez que vous devrez faire face à plusieurs conséquences, même si vous ne le faites qu’une seule fois.
Tout d’abord, soyez sûr qu’il reviendra très certainement proche de votre maison pour vous réclamer de la nourriture. Vous prenez alors le risque de contaminer votre intérieur avec des parasites, comme les puces, ou de transmettre des maladies à votre chat, si vous en avez un. Les chats errants ne bénéficient pas de tous les soins nécessaires à leur bonne santé (traitements antiparasitaires, vermifuges, vaccins…) et sont souvent porteurs de nombreuses maladies.
Ensuite, nourrir un chat errant peut attirer les autres félins affamés. Ainsi, d’un seul chat qui prend l’habitude de venir, vous pouvez rapidement passer à des dizaines de chats. Non seulement cela risque d’être embêtant pour vous, mais également pour vos voisins. En plus des nuisances sonores occasionnées par une colonie de chats, les jardins de ceux-ci et le vôtre peuvent vite se transformer en bacs à litière et risque de créer de multiples problèmes.
La reproduction des chats
Le chat domestique est polyœstrien, c’est-à-dire que les femelles peuvent être fécondes plusieurs fois par an, jusqu’à cinq. Le temps de gestation dure en moyenne 65 jours et la taille des portées varie de 4 à 6 chatons. Le sevrage des jeunes se produit après 8 semaines et les chatons deviennent indépendants de leur mère vers l’âge de 6 mois. Les jeunes atteignent la maturité sexuelle à l’âge de 7 à 12 mois. Une fois adultes, les mâles peuvent se disperser jusqu’à 3 km de leur lieu de naissance.
Le grand potentiel reproducteur et la capacité de dispersion du chat domestique sont à l’origine de l’augmentation des populations observée à différents endroits dans le monde.
Les portées
La première portée peut se faire rapidement après les premières chaleurs, qui surviennent aux alentours de 6 mois en moyenne. Les cycles ne sont pas les mêmes pour les chattes qui vivent à l’intérieur et celles principalement dehors. Pour un chat d’extérieur, elles ont lieu de février à septembre, tandis qu’une chatte d’appartement peut les avoir à tout moment.
Une chatte peut avoir en moyenne 6 chatons par portée. Il n’y a pas de nombre exact de chatons à chaque fois. La période de gestation de la chatte est de 64 à 69 jours et la durée de l’accouchement peut varier entre 2 et 5 heures.
Les chats se reproduisent très rapidement et ceux qui sont abandonnés ou errants saturent les refuges. Ils n’y vivent alors pas correctement et peuvent facilement se transmettre différents virus du fait du manque de suivi. La stérilisation est donc un acte particulièrement important.
La stérilisation peut avoir lieu si la chatte n’a jamais eu de portées, mais elle est également envisageable si elle en a déjà eu. L’ovariectomie est fortement recommandée pour leur santé, car elle permet de supprimer les chaleurs, évite les comportements agressifs et diminue les risques de survenue de certaines pathologies, comme les tumeurs mammaires. Cette opération permet d’avoir un animal plus apaisé et allonge sa durée de vie.
En conclusion
Si vous avez pris conscience de tout ce qu’implique le fait de nourrir un chat errant ou sauvage et que vous êtes prêt à en assumer toutes les conséquences que cela pourrait apporter, alors lancez-vous! Cependant, sachez que le fait de les piéger pour vous rendre chez un vétérinaire les faire stériliser peut s’avérer bien plus utile sur le long terme. L’objectif est d’éviter que les chats errants ne se reproduisent et qu’ils ne donnent naissance à d’autres chats errants. Il faut briser le cycle continu!
Le chat domestique errant
Des chats qui ont d’abord été des animaux de compagnie et qui ont ensuite été abandonnés sont dits domestiques errants. Il est indépendant de l’humain, mais il peut bénéficier occasionnellement de soins apportés par celui-ci.
Un chat domestique peut donc devenir errant s’il s’est échappé de chez lui, s’il a été abandonné ou s’il est né de parents errants. Comparativement au chat de maison, le chat errant est asocial avec les humains.
Le chat errant
Les chats errants, quant à eux, se caractérisent par un comportement craintif: ils s’enfuient quand on les approche et peuvent attaquer quand ils sont acculés. Avec le temps, il est possible de les domestiquer et éventuellement les adopter en tant qu’animal de compagnie, mais certains d’entre eux continueront à présenter un comportement craintif tout le long de leur vie.
En général, plus le chat sauvage est jeune et plus il sera aisé de le socialiser, bien que le vécu ou le tempérament du chat puisse aussi entrer en ligne de compte et compromettre sa domestication.