Nos chats et la faune, une question de bien-être animal
En Amérique du Nord, plusieurs maîtres laissent leurs chats domestiques aller à l’extérieur sans supervision. Cette habitude, qui semble inoffensive, a un impact considérable sur la biodiversité faunique, ainsi que sur le bien-être des chats.
En effet, après la perte d’habitat, la prédation par les chats est identifiée comme étant la principale cause de mortalité d’oiseaux reliée aux activités humaines. On estime qu’au Canada, les chats tuent entre 100 et 350 millions d’oiseaux par an, et ce, en plus d’un grand nombre de petits mammifères, reptiles et amphibiens!
En plus des chats de compagnie avec propriétaires, on évalue qu’il y aurait entre 1,4 et 4,2 millions de chats errants au Canada. Ces chats ont aussi un impact considérable sur la faune par leurs activités de prédation.
Il est important de comprendre que la vie d’un chat à l’extérieur sans supervision n’est pas de tout repos. Pour un chat, le monde extérieur est associé à des risques importants de traumatismes par collision de véhicules routiers, de prédation par des animaux sauvages ou interactions entre chats, de maladies et d’égarement. L’espérance de vie d’un chat d’extérieur non supervisé est de 2 à 5 ans, comparativement de 10 à 20 ans pour un chat d’intérieur allant à l’extérieur que sous supervision. Il semble évident qu’un chat gardé à l’intérieur et sorti que sous supervision risque d’avoir une vie plus longue et être plus en santé qu’un chat qui a accès à l’extérieur sans supervision.
Les chats qui vont dehors peuvent aussi participer à la transmission de maladies et parasites, qui peuvent affecter les animaux sauvages et l’Homme. Par conséquent, la présence de chats de compagnie à l’extérieur sans supervision et des chats errants représente à la fois un problème de bien-être pour la faune, mais aussi pour les chats eux-mêmes.
La solution
Chats à l’extérieur sous supervision seulement
La solution à ce problème de santé de la faune reste relativement simple. En premier lieu, nous devrions prendre l’habitude de ne sortir nos animaux de compagnie, incluant les chiens et les chats, à l’extérieur que sous supervision. De cette façon, nous leur éviterons des risques de blessures ou de maladies tout en minimisant les risques de prédation et de dérangement de la faune. Il sera par contre important d’enrichir le milieu de vie intérieur de notre compagnon félin.
Par exemple, on lui fournira des accessoires de jeux, tels des poteaux-griffoirs, on lui donnera accès à une fenêtre, on cachera ses croquettes pour l’occuper et on passera du temps à interagir avec lui.
Un harnais avec une laisse longue ou un enclos extérieur, de type chatios, peut aussi être des alternatives très intéressantes pour un chat. À noter que les colliers à clochettes et les collerettes de couleur ne sont pas une solution suffisamment efficace, contrairement à une supervision directe, puisqu’ils ne réduisent les risques de prédation que de moins de 50%.
La problématique des chats errants et sauvages
Les colonies de chats errants et sauvages représentent un problème important pour le bien-être des chats et de la faune. Afin d’éviter la surpopulation et l’abandon des chats, il est recommandé de faire stériliser les chats en jeune âge, et ce, avant leur première chaleur.
Les chats errants devraient être capturés le plus rapidement possible pour pouvoir être adoptés lorsque possible ou gardés dans les sanctuaires intérieurs supervisés. Pour des raisons humanitaires, les chats errants en mauvais état de santé devraient être traités ou euthanasiés.
Les populations d’oiseaux font face à plusieurs autres problématiques qui contribuent à leurs déclins, tels la perte d’habitat, l’étalement urbain, les changements climatiques et l’exposition aux pesticides. Le problème de la prédation par les chats est un problème important pour plusieurs espèces aviaires et reste, relativement à d’autres problèmes environnementaux complexes, facile à contrôler.
Changeons nos habitudes pour vivre en harmonie avec la faune : gardons nos chats en santé sous supervision, sauvons la faune et sauvons des chats!
Informations provenant de la Canadian Wildlife Health Cooperative
