Les chats noirs

Même si globalement le chat noir reste associé au malheur ou à la malchance, il n’en est pas de même partout.

• Égypte de l’Antiquité → Ils vénéraient les chats noirs comme un Dieu et en possédaient un grand nombre. La chatte noire incarne Bastet, une déesse égyptienne de la fertilité, de la femme et de la famille. Le chat noir est aussi le saint patron pour la protection des récoltes. À l’époque des Pharaons, s’attaquer à un chat noir est passible de la peine de mort.
• Europe centrale → Chez les Celtes, tuer un chat noir apportait 17 longues années de malchance. Avant la chasse aux sorcières, le chat noir était un don qui protégeait les champs et les récoltes en France jusqu’au 11e siècle.
• Royaume-Uni → La présence d’un chat noir dans un foyer serait de bon augure pour une jeune fille à marier, lui promettant de nombreux prétendants.
• Grande-Bretagne → Plus particulièrement en Écosse, en posséder un chez soi est signe de prospérité.
• Bretagne → Il y a une croyance que si un chat noir possède au moins un poil blanc, celui-ci deviendra un talisman pour celui qui réussira à l’arracher.
• Allemagne → Si d’aventure vous y croisez un chat noir qui arrive à votre droite, prenez ceci comme une bonne augure.
• Japon → Le chat noir Maneki-Neko apporte joie, santé et prospérité à tous les Japonais en éloignant les esprits maléfiques et en protégeant particulièrement les femmes.
• Écosse → Le chat noir reflète un signe de prospérité et d’abondance.

Grâce à leur génétique, ces chats au pelage noir pourraient bien être plus résistants aux maladies que leurs congénères et sont considérés comme étant plus robustes.

Ils ont une résistance au VIH, ce qui intéresse les scientifiques qui travaillent à la recherche d’un remède. Ils se penchent plus précisément sur leur cartographie génétique pour éventuellement créer des traitements contre cette maladie.

De plus, selon une récente étude publiée dans la revue scientifique PLOS Genetics, un pelage noir serait un signe de longévité chez les animaux. La couleur noire provient du mélanisme, un phénomène génétique qui provoque la coloration des poils de l’animal. Ils ont déduit que la couleur noire avait un net avantage dans la sélection naturelle.

Certains chats noirs auront marqué l’existence de quelques grands personnages. En voici quelques exemples.

Louis XV, comme mentionné plus haut, mettra fin à la terrible tradition des bûchers où l’on jetait des chats noirs le soir de la Saint-Jean. Grâce à lui, ces pratiques, qu’il qualifiait de «Tradition barbare et primitive», disparurent enfin de la capitale.

Armand-Jean du Plessis, cardinal duc de Richelieu, possédait 14 chats, dont un chat noir nommé Lucifer. Il leur portait la plus grande affection étant avare en caresses et lorsqu’il avait de grandes décisions à prendre, il faisait nourrir ses chats au blanc de poulet et leur mettait à disposition une pièce entière, ainsi que deux domestiques à temps complet.

Sir Winston Leonard Spencer-Churchill, populairement amoureux des chats, eu comme premier compagnon, lorsqu’il succéda Neville Chamberlain en tant que Premier ministre britannique en 1949, un chat noir déjà installé dans la résidence. Il le surnomma Munich Mouser. Il eut par la suite plusieurs autres chats noirs, comme Nelson, qui était son favori.

Barbey d’Aurevilly, romancier, critique littéraire et journaliste, possédait une chatte noire nommée Desdémone, surnommé la plupart du temps l’Archiduchesse Démonette. Sa chatte favorite était, selon ses propres termes, «des yeux d’or dans un morceau de velours noir».

Henri Matisse, peintre, dessinateur, graveur et sculpteur français, avait comme compagnon un chat noir à l’époque où il tomba malade et dut garder le lit et celui-ci lui tint compagnie. Il a même peint une oeuvre de sa fille avec un chat sur les genoux, intitulé «Marguerite au chat noir».