Les parasites internes du chat, plus connus sous le nom générique de «vers intestinaux», peuvent infester le chat à n’importe quel moment et provoquer des troubles parfois graves. Il existe deux catégories de ces parasites: les vers ronds de type ascaris et les vers plats comme le ténia, aussi appelé ver solitaire.
La contamination se fait par ingestion des œufs ou larves a plus de chances d’avoir lieu chez des chats qui vont dehors. Elle peut arriver par l’intermédiaire des nuisibles (souris, rats) que l’animal est amené à chasser et à manger. Quelles sont les caractéristiques des différents types de parasites, comment détecter leur présence et quels risques représentent-ils?
Les ascaris
Les ascaris sont des vers ronds de forme cylindrique, faisant penser à des spaghettis, de 4 à 5 cm de long. Ce sont les parasites les plus courants chez nos compagnons félins. Ils peuvent provoquer des diarrhées, des vomissements et même des occlusions intestinales, surtout chez le chaton. Même sans complications, ils affaiblissent l’organisme du chat qui présente alors des signes de fatigue, d’abattement et une perte d’appétit.
Les œufs de ces vers parasites se retrouvent dans les selles de l’animal. Ils deviennent des larves capables de migrer dans l’intestin, puis vers les autres organes comme le foie, le cœur et les poumons. Ils peuvent même atteindre les mamelles de la chatte et être transmis aux chatons par le lait.
Attention, les ascaris peuvent nous contaminer. Lorsque nous ingérons un œuf d’ascaris, il en sort une larve qui n’ira pas au stade d’adulte, car elle ne peut le faire que chez un chat, mais qui va partir se promener dans l’organisme. Le plus souvent, elle va s’égarer dans un muscle, où elle va s’enkyster et mourir, et nous n’en saurons jamais rien. Cependant, elle peut aussi aller se promener dans le cerveau ou dans un œil, notamment chez l’enfant, et même provoquer des troubles respiratoires et oculaires en fonction de l’endroit où ils migrent. En cas d’infestation lourde, on parle aussi de toxocarose.
À savoir, 7 à 15 % d’entre nous sommes ou avons été porteurs de larves d’ascaris en migration, mais il n’y a aucune conséquence dans la plupart des cas. Si votre animal va dehors, nous vous conseillons de vermifuger votre chat environ 2 fois par an.
Les ankylostomes
Cet autre type de ver rond, de couleur rouge, mesure 1 à 2 cm de long. Il élit domicile dans le tube digestif où il se nourrit du sang des parois. Il provoque des saignements observables dans les selles et de l’anémie (grande fatigue). Les ankylostomes peuvent contaminer l’homme par voie cutanée et pulmonaire et leurs larves provoquent parfois des éruptions épidermiques. Une diarrhée brunâtre et des selles de couleur sombre et d’aspect goudronneux sont signe de leur présence dans l’organisme. À long terme, ils peuvent entraîner des lésions graves dans l’intestin.
Le ver solitaire du chat (ténia)
Ce ver plat, de couleur blanchâtre, peut mesurer jusqu’à 50 cm à l’état adulte! Il évolue dans le tube digestif des animaux où il puise les nutriments. Le ténia est constitué d’anneaux (segments) qui se détachent et se retrouvent dans les excréments du chat, mais aussi au niveau de l’anus, ressemblant à des grains de riz. Pour détecter une infestation, il faudra ainsi inspecter cette zone et observer les selles attentivement.
Le cycle parasitaire du ver solitaire a habituellement lieu par l’intermédiaire des larves de puces, un traitement anti-puces régulier est donc recommandé pour prévenir les infestations. Le ténia provoque chez le chat des diarrhées, des vomissements, une perte de poids et un état de fatigue général. Un poil piqué et terne est un autre signe de la présence du ténia, provoqué par une faible absorption de nutriments et par la déshydratation résultant de l’infestation parasitaire.
Le ténia se transmet également à l’homme, chez qui il peut provoquer des symptômes semblables, comme la diarrhée, le manque d’appétit, l’amaigrissement, etc. Il peut aussi provoquer des comportements boulimiques.
Les trichures
Les trichures sont des vers ronds de 3 à 4 cm environ, moins communs chez le chat et provenant des chiens, qui se logent dans le gros intestin et le caecum (première partie du côlon). Ils sont responsables de diarrhées qui s’accompagnent occasionnellement de saignements. Ils se nourrissent également du sang de leur hôte et sévissent plus souvent chez les animaux vivants en collectivité.
Les protozoaires (coccidies)
Ces vers plats se logent sur la muqueuse de l’intestin grêle et peuvent être à l’origine d’une entérite (inflammation de l’intestin). Ils sont responsables de la fameuse toxoplasmose, affection bénigne chez le chat, mais dangereuse pour les femmes enceintes. Ce parasite va se multiplier dans le tube digestif par dissémination des œufs (ookystes).
Les signes d’infestation chez le chat sont les mêmes que pour la plupart des parasites digestifs: vomissement, diarrhée, fatigue, ventre qui gonfle, etc. Le protozoaire à l’origine de la toxoplasmose appartient à la catégorie des coccidies, mais il en existe d’autres sortes responsables d’entérites aiguës, principalement chez les chatons.
La contamination se fait par ingestion de kystes microscopiques où les œufs sont encapsulés, et qui peuvent être présents un peu partout dans l’environnement, mais également dans la viande venant d’animaux contaminés.
Comment prévenir l’infestation par les vers?
Une vermifugation régulière (deux à quatre fois par an selon le mode de vie du chat) est la seule solution pour se prémunir efficacement contre les parasites intestinaux. Si votre matou sort, il est nécessaire de le vermifuger chaque nouvelle saison.
Il est important de comprendre que la vermifugation n’a pas d’effet préventif pour les prochaines semaines ou les prochains mois, car le vermifuge administré aujourd’hui va tuer les vers qui étaient installés chez le chat depuis la dernière vermifugation. Si, par exemple, votre chat sort demain et se réinfecte avec un nouveau parasite, il restera infesté jusqu’à la vermifugation suivante, et celle qui a eu lieu aujourd’hui n’y changera rien.
Attention, le vermifuge doit avoir un spectre d’action le plus large possible afin de traiter la plupart des vers digestifs évoqués plus haut. Demander à son vétérinaire en cas de doute est le meilleur réflexe à avoir, car ce dernier vous fournira le produit et le dosage adaptés à votre animal, en fonction de son âge, de son poids et de son mode de vie. Enfin, pour combattre le ténia, répétons qu’il est essentiel d’administrer un traitement anti-puces en complément du vermifuge.