Contrairement aux idées reçues, le poisson rouge n’est pas un simple petit poisson qu’on peut acheter à son enfant, le laissant seul dans un simple bocal minuscule pour qu’il tourne en rond toute la journée. Voilà pourquoi il a une durée de vie généralement si courte, même si en fait, avec des conditions de vie optimales, un poisson rouge peut facilement vivre jusqu’à 10 ou 15 ans!
Le poisson rouge est une espèce facile à garder en aquarium d’eau douce et en bassin de jardin ou étang. Vendu en multiples races et variétés, avec des couleurs chatoyantes variées, il est issu de diverses sélections. D’ailleurs, son histoire date de plus de 1000 ans en Chine et l’espèce initiale ayant abouti au poisson rouge est Carassius auratus.
Historique
C’est dans les pays d’Asie, la Chine en premier, que de nombreuses variétés de poissons rouges ont vu le jour suite à des croisements et des sélections. Certaines variétés sont originaires d’un pays en particulier, par exemple le Ranchu et le Ruykin, qui proviennent tous deux du Japon.
Rien qu’en Chine, des experts ont dénombré plus de 300 variétés différentes de poissons rouges, mais seulement une cinquantaine sont populaires. Une variété est définie selon diverses caractéristiques physiques spécifiques, tel que la couleur, le corps, les écailles, les nageoires, etc.
Une grande partie de la mutation des poissons rouges provient de la taille des récipients utilisés pour leur élevage. Dans un grand volume d’eau, seule la couleur du poisson peut changer. Avec l’utilisation de vases, de petits bacs, et d’aquariums, les poissons ont dû s’adapter au peu d’espace à leur disposition et c’est ainsi que leur corps et leur nageoires se sont transformés, corps plus ramassé notamment.
Il n’y a aucune manipulation génétique pour obtenir les différentes variétés de poisson rouge, seulement des années, et même des siècles, de sélections par les éleveurs pour obtenir une forme ou une couleur spécifiquement recherchée.
Descriptions
Le poisson rouge (Carassius Auratus) est une espèce de poisson d’eau douce de la famille des Cyprinidés, famille qui regroupe la grande majorité des poissons d’eau douce. C’est un animal omnivore absolument pas difficile, puisqu’il n’hésite pas à dévorer tout ce qui lui tombe sous la nageoire.
Il vit en petits groupes et réside naturellement à mi-profondeur et à proximité du fond où il cherche sa nourriture dans le substrat. Il fréquente les milieux aquatiques eutrophes (milieu riche en élément nutritif comme les algues), des eaux faibles en oxygénation. C’est une espèce solide qui peut même survivre quelque temps dans une eau légèrement saumâtre.
Couleurs
Le poisson rouge que nous connaissons n’est pas à l’origine de cette couleur si rougeoyante. Sa forme sauvage est plutôt de couleur grise tirant vers le doré. Sa couleur est influencée d’abord par l’environnement dans lequel ils vivent, à commencer par la lumière. C’est pourquoi ceux élevés dans un environnement sombre, par exemple en rivière ou dans un bassin très profond, ne montrent pas les plus belles couleurs.
Selon la variété, le poisson rouge peut avoir des couleurs comme le rouge, orange et jaune, le blanc, le noir, le bronze, les combinaisons de deux ou trois couleurs, calicos, etc. Certains aliments ont pour caractéristique de renforcer certaines couleurs, comme le carotène et la spiruline, un type d’algue, sont deux exemples bien connus.
On distingue trois types de pigments: noirs (mélanophores), rouges (erythrophores) et jaunes (xantrophores) qui peuvent se combiner. À cela s’ajoute l’action de la guanine, qui forme une couche sous les écailles et, selon sa nature, produira différents effets en réfléchissant la lumière.
Taille
Les poissons rouges de petites tailles que l’on a l’habitude de voir et qui vivent en aquarium sont si petits simplement parce qu’on les fait vivre dans des espaces beaucoup trop confinés pour eux. Leur croissance se limite donc naturellement pour s’adapter à leur environnement. En bassin, un poisson rouge peut mesurer jusqu’à 25 ou 30 cm contre une taille de 15 cm maximum en aquarium.
Le plus long poisson rouge du monde, enregistré par le Livre Guiness des records, mesurait 47,4 cm de long. Et le plus gros, quant à lui, pesait 900 g.
Durée de vie
L’achat d’un poisson rouge est considéré par les non-spécialistes comme un achat qui n’engage pas sur la durée, le poisson ayant peu de chance de passer l’année. Quelle erreur! L’espérance de vie du poisson rouge s’étale entre 15 et 30 ans, un record ayant même été établi à 43 ans.
Bien sûr, le poisson rouge ne peut espérer atteindre un âge vénérable que s’il est traité correctement, c’est-à-dire que si on lui offre des conditions de vie qui répondent à ces besoins. C’est ce que nous détaillons ci-dessous.
En bassin, un poisson rouge peut mesurer jusqu’à 25 ou 30 cm et vivre une trentaine d’années contre une taille de 15 cm maximum en aquarium et une espérance de vie de 10 à 15 ans, s’il vit dans de bonnes conditions.
Les variétés des poissons rouges
Les critères qui permettent de distinguer les nombreuses variétés de poissons rouges sont:
- Les caractéristiques de la tête (normal, tête de lion, pompon, etc).
- La forme des yeux (normale, télescope, céleste, etc), la forme du corps.
- Le type de nageoires (caudale et dorsale) et l’absence ou la présence de nageoire dorsale.
- Les caractéristiques des écailles (perlées, effet métallique, etc.).
Le poisson rouge commun
Il est doté d’une forme allongée et une nageoire caudale unique courte. Il a des nageoires pectorales et pelviennes paires, des nageoires dorsale, anale et caudale impaires. Il peut avoir des couleurs variées comme l’orange, le rouge, le jaune et le bronze. Il est déconseillé de l’associer avec des poissons rouges lents de forme ovoïde (compétition inégale pour la nourriture et stress). Seul un très gros aquarium (150-200 litres par poisson), ou mieux un bassin, lui conviennent vraiment, car il peut atteindre les 30 cm ou plus à l’âge adulte.
Le poisson rouge
queue d’éventail
Il est la forme occidentale du Ryukin et possède un corps de forme ovoïde, une grande nageoire dorsale et une nageoire caudale double, mais pas de bosse. C’est un poisson actif, mais un peu lent, et il faut le maintenir de préférence avec d’autres variétés de poissons japonais. Il peut facilement atteindre 15 à 20 cm, il faut donc prévoir un minimum de 75 litres par poisson.
Le Ranchu et
les Têtes de lions
Assez similaires, ils ont un corps très compact et l’absence de nageoire dorsale. Ils ont aussi tous les deux une excroissance sur la tête, mais elle est plus développée chez le Tête de lion. Le dos du Ranchu est nettement plus courbé (angle de 90°C) en avant de la nageoire caudale. Il peut sans problème atteindre les 15 à 20 cm, donc prévoir un minimum de 75-100 litres par poisson.
L’oranda
C’est une variété au corps compact et arrondi possédant une coiffe en forme de framboise en haut du crâne, englobant parfois l’ensemble de la tête, à l’exception de la bouche et des yeux. Toutes les combinaisons de couleurs sont imaginables : du rouge au noir en passant par le calico ou le colori chocolat. Toutes les nageoires sont paires, à l’exception de la nageoire dorsale, impaire. Il peut sans problème atteindre les 20 cm, donc prévoir un minimum de 100 litres par poisson. Préfère une température de 18° à 23° C.
Les Ryukin
Ils sont des poissons trapus à la tête presque triangulaire et à la bouche pointue. Leur corps est ramassé et ils possèdent un renflement caractéristique en avant de la nageoire dorsale, laquelle est assez haute. La nageoire caudale en éventail peut comporter trois ou quatre lobes. Ils possèdent des nageoires pectorales, pelviennes, anales, caudale paires et nageoire dorsale impaire.
Le Ryukin est, avec le Ranchu, la variété de poisson rouge japonais par excellence. Il peut atteindre les 20 à 25 cm, donc à réserver aux gros volumes (100-150 litres par poisson) et le bassin lui conviendra à la belle saison.
Le Pompon
Il présente une excroissance des tubercules nasaux, d’où le terme de «pompon». Cette excroissance est complètement développée à l’âge adulte. Sa forme et ses nageoires sont similaires aux têtes de lion et Orandas. Ils peuvent être de couleurs orange, jaune, argenté, noir et blanc. Comme il est assez lent, associer le Pompom à d’autres poissons rouges ovoïdes, pour éviter le stress. Adulte, il peut avoir une taille de 10 à 15 cm. Le volume de l’aquarium doit avoir un minimum de 50-75 litres par poisson.
Le perlé
C’est une variété de petite taille, au corps ovoïde et à la tête en pointe. Ses écailles sont comme bombées et réfléchissent particulièrement bien la lumière (ceci est dû en fait à un dépôt de sels de calcium en forme de dôme au centre de chaque écaille), d’où le terme de «perlé». Ils ont des nageoires pectorales, pelviennes, anales, caudale paires et nageoire dorsale impaire. Adulte, il peut avoir une taille de 10 à 15 cm. Le volume de l’aquarium doit avoir un minimum de 50-75 litres par poisson. Ils préfère une température entre 18° et 23° C (éviter les températures trop froides). Éviter tout décor pointu ou abrasif (écailles fragiles). Il est assez lent, donc à associer le Perlé à d’autres poissons rouges ovoïdes.
Le Black Moor
Il se distingue par sa couleur noire, presque veloutée, ainsi que par ses yeux télescopiques. Avec l’âge, il faut noter que la pigmentation noire a malheureusement très souvent tendance à disparaître. Parfois, si maintenu dans une eau assez chaude, la couleur peut aussi virer à l’orange métallique. Un Black Moor mature peut facilement atteindre 10 à 20 cm. Éviter tout décor pointu, car il voit mal et ses yeux protubérants sont fragiles. Puisqu’il est lent, associer de préférence avec d’autres poissons rouges ovoïdes. Le volume de l’aquarium doit avoir un minimum de 75-100 litres par poisson.
Les télescopes
Ils sont facilement reconnaissables à leur yeux protubérants, d’où leur nom. Il y a plusieurs noms pour ces poissons rouges arrondis aux nageoires paires (sauf la dorsale, impaire) et aux yeux globuleux. Du fait de leur mauvaise vision, Il ne faut pas associer les télescopes avec des variétés de poissons rouges trop vives (poisson rouge commun, Comète, Sarasa). À associer avec d’autres télescopes ou bien à d’autres variétés ovoïdes placides (Queue d’éventail, Pompom, Céleste, Tête de Lion…).
Le Comète
Il est assez semblable au poisson rouge commun, mais en plus élégant grâce à sa nageoire caudale spectaculairement allongée et bien fendue. La nageoire dorsale est très haute et les nageoires pelviennes très allongées. Les nageoires pectorales et pelviennes sont paires et les nageoires dorsale, anale, caudale sont impaires. Comme le poisson rouge commun, le comète est un poisson de belle taille qui peut atteindre 30 à 35 cm environ. Il est très actif et a donc besoin d’un espace de nage très important, donc un minimum de 150-200 litres par poisson ou mieux bassin. Il existe en métallique ou Calico (Shubunkin américain).
Le Shubunkin
Il ressemble au poisson rouge commun et au comète. Il existe trois variétés de Shubunkin, appelées Shubunkin de Londres, Shubunkin américain et Shubunkin de Bristol. Les Shubunkin sont calicos (la proportion de bleu doit être importante si possible), avec des nageoires pectorales et pelviennes paires et des nageoires dorsale, anale, caudale impaires. Il peut atteindre 20 à 35 cm, donc à réserver aux gros aquariums (150-200 litres par poisson) ou bassin.
Le céleste
C’est une variété de petite taille dont les yeux regardent vers le ciel. Les alevins ont des yeux normaux qui, à partir de 2 mois, se déplacent vers le haut pour atteindre leur position finale, 4 mois plus tard. Le dos est courbé et sans nageoire dorsale, les nageoires pectorales, pelviennes, anales et caudale sont paires. Un éclairage tamisé avec des plantes de surface est obligatoire. Cette variété est délicate, donc à réserver à l’aquariophile chevronné, car certains aquariophiles déconseillent cette variété, à la vision déficiente, ce qui peut causer des problèmes d’accès à la nourriture. Éviter les compagnons vifs, ainsi que tout décor pointu ou les obstacles trop nombreux. Le télescope est un bon compagnon. Le volume du bac doit avoir un minimum de 50-75 litres par poisson.
L’uranoscope
Il possède deux très gros sacs remplis de fluide sous chaque œil. La nageoire caudale est bien fendue et il n’a pas de nageoire dorsale. L’uranoscope n’est pas particulièrement rapide et ne sera vraiment à l’aise qu’avec d’autres compagnons lents. Éviter tout décor pointu qui pourrait percer ses poches très fragiles. Un éclairage tamisé avec des plantes de surface est de rigueur. Variété à réserver à l’aquariophile expérimenté. Les nageoires pectorales, pelviennes, anales et caudale sont paires. Il peut atteindre un bon 20 cm. Le volume de l’aquarium doit avoir un minimum de 50-75 litres par poisson.
En conclusion
Le mieux, pour être bien équipé, est de faire une recherche sur la variété de poisson rouge que vous avez ou prévoyez avoir. Vous trouverez alors toutes les spécifications sur celui-ci pour être certain que vous lui apporterez tout le nécessaire pour qu’il puisse vivre longtemps et en parfaite santé dans des conditions idéales.